Sources de données :
Cette étude vise à analyser l’évolution de la consommation de carburant en fonction de la vitesse de croisière pour un avion long-courrier, en l’occurrence l’Airbus A380. Nous nous appuyons pour cela sur les travaux de Delgado et Prats publiés sur ResearchGate, qui modélisent la consommation pour différents profils de vitesse durant la phase de croisière. Ces données, génériques à plusieurs types d’appareils, ont été recalibrées ici à partir des spécifications techniques précises de l’A380 fournies par Aeroala.
Le but de ce recoupement est d’illustrer comment, pour un avion de très grande capacité comme l’A380, la consommation varie de manière non linéaire en fonction de la vitesse. L’analyse permet ainsi d’identifier une plage optimale de vitesse autour de 800–850 km/h, au-delà de laquelle les gains de temps sont obtenus au prix d’une augmentation sensible de la consommation horaire. Cette approche hybride entre données théoriques et données réelles permet d’illustrer des compromis techniques concrets pour l’exploitation économique des vols long-courriers.
| Vitesse (km/h) | Consommation (kg/h) |
|---|---|
| 750 | 12 500 |
| 770 | 12 100 |
| 790 | 11 850 |
| 810 | 11 700 |
| 830 | 11 650 |
| 850 | 11 700 |
| 870 | 11 900 |
| 890 | 12 250 |
| 910 | 12 800 |
| 930 | 13 500 |
Les résultats obtenus confirment l’existence d’une tendance quadratique dans l’évolution de la consommation en fonction de la vitesse. En effet, on observe une diminution initiale de la consommation jusqu’à une zone optimale située entre 800 et 850 km/h, suivie d’une remontée progressive. Cette forme suggère que la consommation est soumise à deux types de phénomènes : d’une part une augmentation de la traînée aérodynamique avec le carré de la vitesse, et d’autre part un facteur d’efficacité motrice qui semble décroître avec l’augmentation de la vitesse. L’interaction de ces effets produit une courbe en U, caractéristique d’un compromis énergétique propre à la phase de croisière.